Le secteur du tourisme connaît ces dernières années des crises à répétition issues d’évènements sociaux, économiques et sanitaires. Pour permettre un renouveau du secteur, une double attractivité doit être mise à jour à la fois sur le secteur en lui-même qui connait des mutations accélérées (« slow-tourisme », art de vivre, mobilités…) et sur ses métiers qu’il convient de rendre plus enviables. Dans un premier temps, cette autosaisine du CESER propose des préconisations pour améliorer le tourisme régional et son approche par les pouvoirs publics compétents. Ces deux problématiques, une fois résolues, devront améliorer l’attractivité pérenne et globale, faisant du secteur touristique une vitrine régionale et un élément supplémentaire d’attractivité territoriale globale et pérenne.
Des discours et des moyens communs entre tourisme et attractivité
- Les atouts touristiques et art de vivre du Centre-Val de Loire, premiers éléments d’accroche des populations avec l’offre patrimoniale (dont 1,13 million de visiteurs au Château de Chambord), nature et gastronomie.
- Le tourisme, une compétence partagée depuis la Loi NOTRe entre tous les niveaux de collectivités territoriales pouvant entraîner des doublons et des inégalités selon les territoires.
- Des portages différents du tourisme et de l’attractivité selon les départements avec une agence d’attractivité régionale (Dév’Up), des agences dédiées au tourisme (CRT, ADT 18, 28, 47, 41 et 45 et des Offices de Tourisme), une agence spécialisée dans l’attractivité local (Attractivité 41 dans le Loir-et-Cher), une agence liant Tourisme et Attractivité résidentielle (A2I dans l’Indre).
- Un marketing territorial dans de nombreux espaces de la région avec des marques ou signatures ciblées : © du Centre (CR CVL pour la gastronomie), Val de Loire (CRT CVL), Sologne (CD41 et 45, CR CVL), Touraine Val de Loire (CD37), Berry Province (CD 18 et 36, CR CVL), Let It Slow (CD28).
- Une priorité à donner à l’ancrage territorial des habitants déjà présents.
Des atouts en Centre-Val de Loire pour un slow-tourisme d’envergure
- Une richesse historique majeure avec les châteaux de la Loire, des musées et des sites remarquables importants pour près de 80 sites accueillant plus de 10 000 visiteurs.
- Un petit patrimoine valorisé avec des labels de villes et villages nationaux (ex : 9 labels Les plus beaux villages de France, 10 Villes-Pays d’Art et d’Histoire).
- Un patrimoine naturel majeur en milieu rural et le long des cours d’eau (Loire, Cher, Indre, Creuse) avec des circuits de randonnées et cyclables (dont la Loire à Vélo), des activités sport-santé et loisirs, une découverte de la biodiversité dans près de 200 espaces naturels.
- Des sites de visites et de loisirs remarquables, souvent de plein-air tels que le Zooparc de Beauval (1,6 million de visiteurs).
- Un tissu économique et gastronomique de qualité mis en valeur par des labels(© du Centre, 24 AOP vins et 5 AOP fromages) et des visites d’entreprises avec 267 établissements ouverts au public.
- Des axes d’équipements perfectibles sur les hébergements de groupe, les mobilités décarbonées et la connectivité Internet.
Une problématique en ressources humaines importante dans les entreprises touristiques
- Le tourisme, secteur prenant une part croissante dans l’emploi total régional (3,9 % en 2012, 4,6 % en 2021).
- Une dépression de l’embauche durant la crise sanitaire, suivie d’une crise des recrutements, dont la plus importante dans les Cafés-Hôtels-Restaurants.
- En 2022, 12 000 projets de recrutement en tourisme, soit 12,9 % de la totalité des projets.
- 600 formations au sein de 114 instituts répartis en région.
Trois grands types de freins à lever en Centre-Val de Loire
- Un tourisme post-crise à réinventer dans les entreprises (difficultés de recrutement et de trésorerie), dans l’offre d’hébergements (énergie, modernisation, accueil de tous les publics) et dans l’image quasi-exclusive Loire et châteaux avec les trois départements de l’Axe ligérien (37, 41, 45) représentant 70 % de l’offre régionale d’hébergement et 84 % des nuitées.
- Un cadre et un art de vivre à valoriser avec une absence de locomotives naturelles pour du tourisme de masse, des espaces et territoires à identité collective variable, des synergies à mettre à jour entre politique d’attractivité touristique et résidentielle.
- Un cadre institutionnel et des territoires à optimiser du fait d’une « compétence partagée » en Tourisme avec des moyens et des missions différents selon les ADT et Offices de Tourisme. Des optimisations supplémentaires sur les mobilités attendues, surtout en milieu rural.
Sept préconisations pour allier Tourisme et Attractivité pérenne sur les territoires
- Accroître l’attractivité des métiers des secteurs en lien avec le tourisme
- Créer plus de liant entre chaque acteur compétent en économie touristique
- Des offices de tourisme à renforcer dans leur pilotage et leurs missions
- Anticiper les besoins des acteurs pour un tourisme écoresponsable et durable
- Sensibiliser les acteurs du tourisme et leurs visiteurs aux enjeux de biodiversité
- Construire une offre globale autour de l’attractivité des grands sites pour une expérience 360
- Croiser les politiques d’attractivité-ancrage territorial et de tourisme(s)
