Avec 256 médecins pour 100 000 habitants, contre 330 en moyenne en France métropolitaine, la Région Centre – Val de Loire se situe en dernière place des régions de l’hexagone en termes de densité médicale, dans un pays déjà très marqué par les difficultés du secteur.
Si la mobilisation collective a permis de voir l’émergence d’une seconde UFR (unité Formation recherche) de médecine et d’un second CHU (Centre Hospitalier Universitaire), la région ne fait que compenser son retard par rapport aux autres régions de dimension similaire.
Dans ce contexte, l’ARS (Agence Régionale de Santé) présente son PRS3, document directeur des politiques médicales en région pour les 5 années à venir. Le PRS3 est construit sur la base du COS (Cadre d’Orientation Stratégique) qui avait déjà prévalu pour le PRS2, sur lequel le CESER avait émis un avis défavorable.
Cet avis fait suite à un courrier de contribution du 3 avril 2023.
Même si les perspectives d’un cancéropôle, d’un gérontopôle et d’une école de maïeutique sont soutenus par le CESER Centre-Val de Loire, pour le reste nous restons loin du compte.
Le document est très hospitalocentré, les solutions proposées ne reposent en grande majorité que sur une réorganisation et le développement de l’e-santé, qui ne pourront régler que de manière très partielle les difficultés.
Le volet prévention est illisible, celui de la santé mentale sans réelle ambition et celui de la recherche est absent. Plus globalement, nous sommes face à un document stratégique « classique » qui pourrait s’entendre dans une situation « normale », ce qui est loin d’être le cas. Dans la région la plus sinistrée de l’hexagone, le CESER attendait un programme novateur et volontariste qui laisse une plus grande place à l’imagination et à l’expérimentation, la mise en œuvre d’un plan d’urgence et des mesure exceptionnelles. Aucune stratégie santé n’émerge du document qui s’apparente davantage à un catalogue de mesures techniques sans volonté politique claire, alors que le sujet avait fait l’objet de nombreux échanges et propositions lors du Conseil National de la Refondation sur la santé.
Le CESER regrette par ailleurs l’absence d’expérimentation sur la suppression du numérus apertus, de la suppression du concours au profit d’un examen, d’une régulation à l’installation, du développement des délégations de tâche, de la formation par apprentissage ou encore d’une réforme de la gouvernance.
Comme mentionné précédemment, le PRS 3 s’inscrit dans la continuité du précédent pour lequel le CESER avait émis un avis défavorable. Dans une situation encore plus dégradée, il ne propose pas davantage de solutions aux besoins des habitantes et habitants de la région, dont plus de 500 000 n’ont toujours pas de médecins traitants.
Il émet en l’état un avis défavorable sur ce projet.
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