Le Conseil économique social et environnemental régional est particulièrement engagé sur les questions de santé, d’accès aux soins mais aussi sur la formation des futurs professionnels de santé. Depuis plusieurs années, il rend des avis, élabore des rapports et accompagne le Conseil régional dans ses actions visant à améliorer la situation en Centre-Val de Loire, face aux difficultés rencontrées par les citoyens pour faciliter leurs parcours de soins. Aussi, il lui semblait fondamental de suivre et d’analyser la mise en œuvre et les impacts de la réforme de l’accès aux études de santé, prévue par la loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé, dont l’année universitaire 2020-2021 était la première année de mise en œuvre.
Face aux nombreux dysfonctionnements observés lors de la première année de mise en œuvre (année universitaire 2020-2021) tant en Centre-Val de Loire que dans bien d’autres régions, et après les innombrables gâchis humains observés dans le système de la PACES (Première Année Commune aux Études de Santé), il était absolument nécessaire de voir si cette réforme avait pu aboutir aux objectifs fixés dans les attendus de la loi, à savoir : améliorer l’accès aux études de santé, faciliter la vie et la réussite des étudiants, diversifier les profils et améliorer la qualité de vie des étudiants.
Il est important de rappeler que, de par l’autonomie des universités, cette réforme s’est mise en place de manière différenciée selon les facultés en France. Pour illustrer son propos, le CESER s’est appuyé sur le choix original de la Licence Sciences pour la Santé à Strasbourg, le Pluri-Pass et les L.AS (Licences Accès Santé) créés à Angers/le Mans/Laval, et le système « tout L.AS » retenu à l’université de Poitiers.
En Centre-Val de Loire, à la rentrée 2020, le parcours « PASS » était proposé à la faculté de médecine de l’université de Tours (avec une capacité d’accueil de 820 étudiants) et via des licences « L.AS » (480 étudiants) qui étaient, quant à elles, à la fois au sein des universités de Tours et d’Orléans ainsi que dans l’antenne universitaire de Bourges. Au fur et à mesure des années, cette offre s’est ensuite étoffée pour atteindre 955 étudiants en PASS ( dont 105 étudiants à Orléans, suite à la création de la nouvelle Faculté de médecine lancée à la rentrée 2022), et 605 étudiants en L.AS répartis sur le territoire régional.
De cette première observation, le CESER note que cette réforme a eu des effets plutôt contrastés. Cette réforme a été, en effet :
Face à ces constats, le CESER émet 20 préconisations structurées autour de 5 axes :
Le CESER prône notamment la nécessité :
En conclusion, cette réforme, si elle a connu des difficultés dans sa mise en œuvre, produit néanmoins des premiers résultats qu’il faut encourager. Pour sa pleine réussite, elle devra être évaluée in itinere, améliorée en continu et appuyée par l’État et les collectivités publiques de manière exceptionnelle afin de rattraper à terme le retard important de la région en matière de démographie de professionnels de santé.
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