Autonomie, grand âge et vieillissement

Selon le scénario central des projections de population publiées par l’INSEE en 2016, si les tendances démographiques se maintenaient, la France compterait 76,4 millions d’habitants au 1er janvier 2070 ; La quasi‑totalité de la hausse de la population d’ici 2070 concernerait les personnes âgées de 65 ans ou plus, avec une augmentation particulièrement forte pour les personnes de 75 ans ou plus.

Sous l’effet de l’arrivée dans le troisième âge des baby-boomers et de l’amélioration de l’espérance de vie, la hausse de la population entre 2013 et 2050 s’accompagnerait d’un vieillissement généralisé de la population en Centre-Val de Loire. En hausse de 300 000, les personnes de plus de 65 ans représenteraient près d’un tiers de la population en 2050, contre un habitant sur cinq en 2013.

Le vieillissement de la population entraînera des bouleversements sociétaux, dans la sphère privée, l’habitat et l’accès aux soins, dans tous les secteurs économiques, il concerne toutes les entreprises et toutes les politiques publiques sans exception. Or les projections à long terme ont pris beaucoup de retard, et ne proposent pas d’autres solutions que celles liées à l’allongement de la vie. On estime qu’avant 2030 en France, il y aura en moyenne 20 000 personnes dépendantes supplémentaires par an, et que ce chiffre risque de monter à 40 000 par an après 2030. En 2026, les premières générations du babyboom arriveront au-delà de 80 ans, la dynamique devrait durer 30 ans.

Le présent rapport dresse un panorama de la situation à venir et des réflexions à engager notamment sous l’angle régional. Il décline ainsi un ensemble de préconisations autour de 3 axes majeurs.

Tout d’abord la prise en charge du vieillissement et le reste à charge : structures d’accueil, virage domiciliaire, financements des dispositifs choisis et une réflexion plus intégrée sur la notion de parcours de vieillissement.

Ensuite l’accompagnement humain, en termes de professionnels, mais aussi d’aidant, avec une réflexion sur le caractère extrêmement genré du secteur.

Enfin la projection des besoins liée au projet social, dans sa dimension de prévention tout au long de la vie, de politiques publiques, de logement, d’aménagement du territoire et de financement national.

La première urgence relève des ressources humaines et de la capacité à disposer d’un volume de personnels suffisant pour répondre à l’ensemble des enjeux identifiés à terme, en partant d’une situation déjà très carencée. Les difficultés liées au manque de personnel rejaillissent sur les professionnels en place en termes de pénibilité, de contraintes et de surcharge, ce qui contribue à accroître le déficit d’image du secteur et nuit à l’attractivité des métiers. Quelques soient les choix qui seront retenus concernant l’accueil des aînés il faut impérativement parvenir à briser ce cercle vicieux.