Le CESER salue la mise en place de la gratuité Rémi pour les 15-25 ans le week-end. Il souligne la poursuite de l’action régionale en faveur de la mobilité durable des jeunes. Le CESER rappelle que c’est une demande importante du Conseil Régional des Jeunes, face notamment à la précarité des jeunes (1/5 sous le taux de pauvreté en 2020), plus grande que dans les autres classes d’âge.
Cependant, le CESER s’interroge sur les moyens mis en œuvre, les jugeant insuffisants. Comment sera financée la gratuité pour les jeunes ? Le CESER rappelle que la Région a peu de marges fiscales. La Région ne perçoit pas non plus le versement mobilité (versement transport) alors même qu’elle est autorité organisatrice de la mobilité pour le TER, les transports routiers interurbains, et pour les transports urbains de 57 communautés de communes sur 70.
L’évaluation financière du coût de la gratuité, avant sa mise en place en septembre, repose sur des statistiques sur les usagers de 15 à 25 ans par train ou car, le week-end, pas toujours connues ni pleinement fiables. Un travail approfondi sera à mener par la Région, pour analyser les factures présentées par les opérateurs, une fois le service fait.
La mobilité apparaissait comme un enjeu majeur pour les jeunes lors des États Généraux de la Jeunesse pour accéder à leur 1er emploi ou aux études. La mesure proposée ne servira que le week-end où l’offre est réduite, et aura donc un impact limité pour accéder à un emploi, un stage, …, ou à un site d’études. Le CESER aurait souhaité que la gratuité le week-end inclut les trajet le vendredi soir.
La mesure est intéressante, mais pose parfois certaines difficultés en matière d’équité. Le CESER s’étonne de constater que les jeunes scolaires de moins de 15 ans bénéficiant de la gratuité du lundi au vendredi vont devoir payer leur transport le week-end. De même, la gratuité est proposée à tous les 15-25 ans. Le CESER se demande s’il n’aurait pas mieux valu choisir une autre option : une première étape ciblant les jeunes les plus précaires, avant de l’étendre à tous les jeunes.
La gratuité peut amener des jeunes à prendre le train, avec une réduction de leur impact sur l’environnement. Néanmoins, les études sur le sujet, notamment du GART (Groupement des Autorités Responsables de Transport), tendent à montrer que la gratuité n’a qu’un faible effet dans la durée, sans augmentation de l’offre. Le CESER constate qu’il y a sur certaines lignes très peu de car ou de train le week-end. L’augmentation de l’offre, notamment en intrarégional, permettrait aux jeunes de se rendre à des activités sportives, culturelles, sociales… ou simplement de relier plus facilement leur lieu d’études et leur domicile. Sur certains axes un cadencement serait envisageable.
Le processus pour accéder à la gratuité semble complexe : il est nécessaire de passer par la plateforme YEP’S pour demander la carte Rémi Liberté Jeunes, puis de prendre autant de billets que de correspondances. Un système plus simple serait plus efficace pour mobiliser les jeunes. La réussite de la communication est un véritable enjeu. Le CESER incite à une communication forte et une diffusion large de l’information, y compris via les employeurs, France Travail (Pôle Emploi, missions locales), etc. En conclusion, le CESER salue la réalisation d’un engagement politique nécessaire, comme énoncé dans ses précédents avis. Il souligne la continuité de l’action en faveur de la mobilité durable et de celle des jeunes en particulier. Cependant, le CESER s’interroge sur les moyens mis en œuvre les jugeant insuffisants pour atteindre ces objectifs pourtant essentiels pour l’avenir de notre Région.
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