Le CESER, lieu d’échanges entre tous les usagers de l’eau, est fortement inquiet des grandes tensions sur la disponibilité et la qualité de l’eau et ses impacts lourds et à venir pour la société. Déjà en 2020, il a alerté sur cette situation critique, au travers de sa communication « Eau secours ». En octobre 2023, il a publié un rapport didactique, véritable synthèse régionale, Préserver l’eau, une ressource épuisable. Il y expose sa vision des enjeux de l’eau, logiquement transversaux (disponibilité de l’eau et de qualité, sobriété, efficience et coordination des politiques publiques, gestion à toutes les échelles territoriales, prise de conscience par tous). Il y présente également ses préconisations pour surmonter cette crise qui ne fait que s’aggraver d’années en années.
Dans son rapport et lors des Assises régionales de l’eau qu’il a coanimées avec la Région, le CESER a proposé que la Région prenne la compétence « animation et concertation en matière de gestion et protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques », comme le lui autorise la loi.
Le CESER se félicite d’avoir été entendu par la Région, qui compte solliciter dès le printemps cette compétence optionnelle auprès de l’État. Lors de sa prochaine plénière la Région compte soumettre au vote un rapport décrivant les grandes lignes que prendra cette future compétence.
La Région fait déjà beaucoup pour l’eau en tant que financeur (préservation des rivières, des zones humides, …), par sa présence dans les instances de gestion de l’eau (Agences de l’eau, commissions locales de l’eau, …), dans ses équipements. Cependant, les moyens dédiés aux missions d’animation et de concertation à l’échelle régionale sont trop faibles au regard de l’importance de l’enjeu.
La manière de concevoir cette future compétence régionale « animation et concertation en matière de gestion et protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques » interroge fortement le CESER. Qu’elle en est la finalité ? Quelle sera la marge de manœuvre supplémentaire pour agir sur l’eau ? Le CESER invite la Région à construire cette compétence sur des objectifs précis, avec des actions concrètes à mener, et des moyens financiers à la hauteur de l’enjeu !
La Région n’aurait-elle pas intérêt à dresser et à partager une cartographie des actions de préservation de l’eau menées en région ? Par qui, avec quels moyens, quels objectifs pour quelle finalité, quelles réussites, quels manques ? La raréfaction de la disponibilité de l’eau n’attend pas et l’action doit être rapidement engagée, afin d’éviter un éparpillement ou des déclarations d’intention préjudiciables.
La Région ne devrait-elle pas augmenter notablement le nombre de techniciens dédiés à cette animation et concertation de l’eau, à l’Agence Régionale de la Biodiversité ? Ne devrait-elle pas également anticiper les financements manquants qu’il faudra combler dans les futurs programmes d’intervention financière 2025-2030 des Agences de l’eau Loire-Bretagne et Seine-Normandie ?
En synthèse, le CESER demande à la Région de se donner les moyens à la hauteur de cette ambition, tout comme elle a su le démontrer dans la création de l’AREC, car il y a urgence. La réflexion régionale est appelée à être approfondie, pour être plus convaincante, plus concrète, pour répondre aux grandes attentes des participants des Assises régionales de l’Eau 2023.
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