Plateformes aériennes en Centre-Val de Loire

L’aviation représente un volet important de l’histoire industrielle récente de la France qui a démontré la capacité des ingénieurs français à inventer et faire évoluer une nouvelle technologie en quelques décennies. La région Centre-Val de Loire a contribué à ces grandes avancées avec ses pionniers de Louis Berlioz à Adrienne Bolland, ou la construction aéronautique Marcel Bloch-Dassault à Châteauroux notamment.

La région Centre-Val de Loire dispose sur son territoire d’une quarantaine de terrains à vocations multiples participant à l’ « aviation populaire ou commerciale » : aviation de loisirs (sport, voltige, vol à voile, ULM, aéromodélisme, entraînements divers), aviation d’affaires, aviation commerciale de voyageurs (lignes régulières et charters) et de fret (dont matériel militaire sensible), vols sanitaires, et activités militaires stratégiques de le Défense Nationale. Seule une vingtaine d’entre elles sont ouvertes à la circulation aérienne publique dont une demi-douzaine dotées d’infrastructures nécessaires à des approches assistées. Ces plateformes peuvent avoir des impacts sensibles sur l’attractivité régionale, tant économique que touristique, créant des richesses sur leur territoire, voire au-delà, qu’il convient d’identifier. En outre, elles constituent des réserves de biodiversité majeure à l’échelle de leur territoire grâce à des espaces semi-naturels massifs (70 % du foncier aérien en herbe).

Souvent sujet de débats profonds du fait de nuisances environnementales, le secteur de l’aérien est pilote de sa transition énergétique grâce à des projets avancés de nouveaux carburants (électrique, hydrogène, SAF) et de captage de CO₂, une réduction des nuisances sonores importante et l’amélioration constante de déconstruction des aéronefs.

Cette autosaisine du CESER cherche à définir où se trouve l’intérêt général des collectivités territoriales concernées par les différents types de plateformes, en termes de politique de financement et de priorités sur chacune d’entre elle.

Quatre grands types d’activités basées sur plus d’une vingtaine de sites ont été identifiés en Centre-Val de Loire, sur lesquels le CESER a défini des préconisations :

• L’aéronautiques légères, sportives et d’affaires sur 19 sites maillant le territoire régional sur lesquels il convient de pérenniser les financements existants pour redynamiser l’ « aviation populaire » pour la rendre accessible au plus grand nombre et plus durable.
• 3 plateformes d’intérêt économique départemental à Bourges, Blois et Orléans devant disposer du maintien des partenariats existants équilibrés pour développer une meilleure accessibilité et attractivité des territoires.
• L’Aéroport de Châteauroux-Déols reconnu sur ses segments fret aérien et aéro-industrie et dont le développement doit être amplifié par l’opérateur régional.
• L’Aéroport de Tours-Val de Loire, seul aéroport de passagers réguliers en région, qui doit, s’il veut conserver cette activité, se renforcer et assumer une politique commerciale volontariste auprès des compagnies aériennes afin d’atteindre un seuil de rentabilité acceptable situé entre 400 et 500 000 passagers annuels. Les collectivités concernées devront alors assumer les  investissements massifs associés qui ne sont pas sans risque.
• L’Aérodrome de Châteaudun, en cours de transfert de l’Armée vers les collectivités locales, qui représente à la fois un enjeu de développement économique et d’attractivité locale, et de préservation des capacités géostratégiques nationales.