En réponse à la saisine du CESE sur l’alimentation, le CESER Centre-Val de Loire propose une approche globale associant production locale, circuits courts, sensibilisation, et soutien économique, pour garantir à tous un accès durable à une alimentation de qualité.
Il est essentiel avant toutes choses de définir des critères clairs autour des notions de diversité alimentaire, de qualité nutritionnelle, de sécurité, de durabilité et d’apport suffisant. Ces critères visent à promouvoir un équilibre entre sécurité alimentaire et consommation de proximité, sans que des normes de sécurité ne deviennent contradictoires avec la consommation directe de produits locaux.
Bien que le Centre-Val de Loire soit une région agricole, l’accès direct aux produits locaux peut s’avérer coûteux et difficile. Le CESER propose de renforcer les circuits courts et la vente directe, en exploitant les marchés locaux et les plateformes numériques. Les pratiques comme le glanage et la promotion de légumeries, permettant de transformer les légumes pour la restauration collective, sont suggérées pour renforcer le lien entre producteurs et consommateurs locaux.
La structuration des filières est un levier clé pour rendre accessibles des produits de qualité. Dans un contexte de baisse de consommation de produits bio (environ -50 %), l’agriculture durable est mise en avant, mais elle reste fragile sans soutien. Le CESER recommande de valoriser les filières intégrales, de la production à la transformation, pour promouvoir les circuits courts dans la restauration collective. Les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) sont un exemple de levier pour améliorer l’accès à une alimentation locale et durable.
Le CESER insiste sur l’importance de structurer des filières durables pour garantir la souveraineté alimentaire. En plus de préserver la production locale, la recherche doit être encouragée pour améliorer les pratiques agricoles et la qualité des produits.
Le gaspillage alimentaire représente une perte significative. Le CESER propose une meilleure organisation pour anticiper les besoins en restauration collective et structurer des circuits de redistribution pour les surplus alimentaires.
Les normes de sécurité actuelles restreignent parfois l’accès aux produits locaux dans les établissements scolaires et communautaires. Une révision des réglementations permettrait de faciliter l’utilisation des circuits courts dans la commande publique et d’introduire plus de flexibilité pour les produits locaux dans les appels d’offres.
Inspiré par le modèle japonais Shokuiku, le CESER recommande une éducation alimentaire dès le plus jeune âge. Cette éducation intégrée dans le parcours éducatif vise à sensibiliser les enfants et leurs familles à l’importance d’une alimentation saine et durable. Le secteur socio-économique a également un rôle à jouer en encourageant des pratiques saines dans la restauration collective, tandis que les associations de consommateurs peuvent contribuer à la sensibilisation.
Une alimentation de qualité est fondamentale pour la santé publique, car elle peut prévenir les maladies chroniques (cancer, diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires). Cependant, le système de santé manque de ressources pour mettre en place des actions préventives adéquates.
La publicité influence fortement les comportements alimentaires, souvent au profit de produits de faible qualité. Le CESER appelle à une meilleure sensibilisation des consommateurs et à une simplification des informations nutritionnelles.
En termes de restauration collective, si les grandes entreprises peuvent offrir une alimentation de qualité aux salariés, cela reste difficile pour les PME et PMI. Le CESER recommande de faciliter l’accès à des produits locaux pour ces entreprises et de soutenir la restauration associative, souvent plus abordable, malgré les défis financiers qu’elle rencontre.
Le CESER propose de réfléchir à la mise en œuvre d’un régime de Sécurité sociale de l’alimentation pour les personnes en situation de précarité. Ce système fonctionnerait avec une carte vitale alimentaire, donnant accès à des produits de qualité pour 150 € par mois et par personne, en respectant des critères de production locale et durable. Cela permettrait d’assurer le droit à une alimentation saine et accessible, et de renforcer la démocratie alimentaire avec un cadre de gouvernance locale et nationale.
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